Il ouvre des brèches dans tous les discours convenus sur la Nature, du côté des « défenseurs » de celle-ci, tout en s’insérant dans les luttes pour arrêter son massacre. Mais cette réciprocité n’est-elle pas a priori exclue puisqu’elle présupposerait une intentionnalité qui a été d’emblée écartée ? Il ne travaille pas pour la nature, pour les loups seuls, pour les abeilles seules […] Pas plus qu’il ne travaille pour les humains seuls, les bergers, les agriculteurs. Un front commun, Raviver les braises du vivant, Baptiste Morizot, Actes sud. » (p. 263). D’une part, il tend à réactiver la croyance très ethnocentrique selon laquelle les peuples premiers n’enquêtent pas. Le diplomate gardien des interdépendances est-il le porte-parole du loup et des espèces vivantes non humaines, ou encore le défenseur du droit de la nature ? Je vous propose de commencer par le livre de Florence Burgat Qu’est-ce qu’une plante ? Enquêtes sur la vie à travers nous" (Actes Sud). La conclusion est que « l’éthique ne consiste plus à s’élever fièrement au-dessus de l’animal en soi, mais dans une certaine manièreà être l’animal que nous sommes » (p. 203). Fnac : Cohabiter avec les loups sur une autre carte du vivant, Les Diplomates, Baptiste Morizot, Wildproject". Baptiste Morizot (Auteur) 5 ( 4 ) Carte Fnac+ à 7,99 pendant 1 an pour tout achat -5% livres en retrait magasin Il s'agit avant tout d'un problème géopolitique : réagir au retour spontané du loup en France, et à sa dispersion dans une campagne que la déprise rurale rend presque à son passé de « Gaule chevelue ». Quel rapport de Spinoza avec le loup ? Il le fait en mariant une approche sensible et une approche scientifique : « C’est cette enquête diffuse, vécue, offerte à tous, branchée sur le sensible, qu’il faut réactiver envers le vivant, et pas une sensibilité romantique et mystique d’un côté, ni un raisonnement d’allure scientifique, réductionniste, confisqué par les experts, qui n’est que le cache-sexe de l’extractivisme (il faut en effet réifier la nature en matière inanimée pour en justifier l’exploitation à tout crin). L’auteur nous entraîne dans une aventure à la fois physique et intellectuelle. Les adresses de pages web et les adresses courriel se transforment en liens automatiquement. [4] Voir J.-M. Harribey, La richesse, la valeur et l’inestimable, Fondements d’une critique socio-écologique de l’économie capitaliste, Les Liens qui libèrent, 2013 ; et Le trou noir du capitalisme, Pour ne pas y être aspiré, réhabiliter le travail, instituer les communs et socialiser la monnaie, Le Bord de l’eau, 2020.. [5] Raj Patel et Jason Moore, Comment notre monde est devenu cheap, Flammarion, 2018, cité par B. Morizot, note 35, p. 306. C’est-à-dire au processus qui le rend "bon marché", de faible valeur dans tous les sens du terme : qui simultanément, le dévalue ontologiquement, le dépolitise et le convertit en matière première pour le productivisme. [3] Voir aussi les notes de B. Morizot n° 23 et 25, p. 301-302. [8] Signalons que le perspectivisme développé notamment par l’anthropologue brésilien Edouardo Viveiros de Castro, auquel se réfère B. Morizot, est sévèrement critiqué par Pierre Deléage, L’autre mental, Figures de l’anthropologique en écrivain de science-fiction, Paris, La Découverte, 2020, qui voit dans le perspectivisme une projection de l’imaginaire métaphysique de ces anthropologues, notamment : version électronique de ce livre, p. 166-167. Cohabiter avec les loups sur une autre carte du vivant (Wildproject, 2016), et chez Actes Sud, deSur la piste animale(2018) et Manières d'être vivant (2020). Un économiste point trop engoncé dans la théorie dominante ne pourrait rester indifférent à cet avertissement qui n’est pas sans rappeler l’empathie théorisée par Adam Smith dans sa Théorie des sentiments moraux (1759) : « Pour qu’un migrant m’émeuve, pour que son sort m’ébranle, il faut que j’estime que le fait qu’il soit lui et que je sois moi est un fait contingent : que je pourrais très bien être lui et lui moi, et que nos différences sont des hasards heureux ou malheureux, et pas des nécessités liées au destin, à l’élection, au mérite ou à la valeur. C’est la thèse que semble défendre Baptiste Morizot dans son dernier livre. Baptiste Morizot, né en 1983, est un enseignant-chercheur en philosophie français, maître de conférences à l'Université d'Aix-Marseille. Essai sur la vie végétale publié au Seuil dans la collection « La Couleur des Idées ». Le désir n’est pas un manque, c’est une puissance – la puissance par laquelle nous persévérons dans l’existence. La réflexion de Baptiste Morizot s'appuie notamment sur ses expériences de pistage des loups en France, ou des ours aux États-Unis. Il suffit de trois conditions pour qu’un champ de forces pluriel manifeste quelque chose comme la cristallisation d’une alliance interespèces : il suffit que se tisse un front commun entre deux ou plusieurs acteurs pris dans une communauté d’importance, que ce front agisse pour une transformation de l’usage des territoires qui leur importent, et qu’il lutte ce faisant contred’autres usages. On va voir que c’est pour saisir les interdépendances entre humains et non-humains. "Manières d'être vivant", Baptiste Morizot. Cependant, il reste une question qu’on a envie de poser à Baptiste Morizot. » (p. 254, 257, 259-260).[3]. D’où la proposition : « ces égards pour la prairie exigent des troupeaux plus petits, une présence pastorale plus intense, et, ce faisant, un pastoralisme plus respectueux du métier de berger, au sens de l’art ancestral de mener les brebis. Pouvons-nous comprendre les loups et peuvent-ils nous comprendre ? On revient donc à la lancinante question de la responsabilité des humains. Et pourquoi cette préoccupation ? Nous sommes voués à le voir et à le comprendre de l’intérieur, nous n’en sortirons pas. Entretien. Retrouvez tous les produits Baptiste Morizot au meilleur prix à la Fnac. Le philosophe et pisteur renoue avec un sujet cher à son cœur : la nécessité de retisser nos liens avec toutes les formes de vie, et de reconnaître leur prodigieuse diversité. 2020 - Enquêtes sur la vie à travers nous, Manières d'être vivant, Baptiste Morizot, Alain Damasio, Stéphane Durand, Actes sud. C’est une conséquence de la destruction des « dispositifs spontanés de régulation », analyse, comme en écho, le philosophe du vivant Baptiste Morizot dans son dernier livre … » (p. 230, aussi p. 240-241). Les alliances que propose Morizot ne sont pas des compromissions, « ce sont des alliances agonistiques, des alliances de combat » (notes 31 et 34, p. 305-306) « contre les usages extractivistes le plus souvent, et tous ceux qui fragilisent le maintien des tissages, tous ceux qui participent au processus de "cheapisation" du tissu du vivant. FLORENCE BURGAT "Un livre génial, qui permettra au lecteur de vivre quelque chose comme une expérience oscillant entre un séisme intime et une ascension alpine." Les lignes et les paragraphes vont à la ligne automatiquement. Cohabiter avec les loups sur une autre carte du vivant, de Baptiste Morizot, Éditons Wildproject, 2016. Le revenu universel, saison 1, 2 , 3, 4…, Comment le commun est-il commun ? [7] Claude Lévi-Strauss, Les structures élémentaires de la parenté, 1947, Mouton et Maison des sciences de l'Homme, 1967 ; Philippe Descola, Par-delà nature et culture, Gallimard, 2005. Baptiste Morizot, que dans ses précédents livres on reconnaissait à sa manière si singulière de frayer la piste animale à travers différents lieux, s’est mis en tête d’élargir la focale et de pister cette fois des milieux de vie. » (p. 285). TRIBUNE. Rendez-vous sans plus attendre dans notre rubrique regroupant ces thématiques et découvrez de nombreuses oeuvres qui vont à coup sûr piquer votre curiosité. Il est l'auteur desDiplomates. Enquêtes sur la vie à travers nous est, après Les Diplomates et Sur la piste animale, le dernier livre de Baptiste Morizot, maître de conférences à l'Université d'Aix-Marseille. Dans son dernier essai, le philosophe des sciences Bruno Latour reprend – et affine – la fameuse « hypothèse Gaïa » qui fait de notre planète un système vivant. Le paradoxe, pourtant, c’est que ce sont les humains qui sont en grande partie responsables de cette panique : le mouton descend d’un mouflon sauvage qui, lui, savait se défendre, s’enfuir, s’organiser. Au fur et à mesure que l’on avance dans la lecture de cet ouvrage, dont les comptes rendus de pistage et la conceptualisation philosophique alternent de chapitre en chapitre, on pourrait se demander quel rapport l’auteur entretient avec l’animisme. Baptiste Morizot - retrouvez toute l'actualité, nos dossiers et nos émissions sur France Culture, le site de la chaîne des savoirs et de la création. Des milliers de livres avec la livraison chez vous en 1 jour ou en magasin avec -5% de réduction ou téléchargez la version eBook. Ce contenu n'est pas ouvert aux commentaires. « Pour domestiquer les désirs les plus farouches, c’est-à-dire bien vivre avec eux et par eux, il faut lesmaintenirà l’état sauvage. On-line books store on Z-Library | B–OK. Et, quelques lignes plus loin, l’auteur confirme : « C’est l’expérience de la vulnérabilité mutuelle avec les pollinisateurs, les vers de terre, la vie des océans qui nous pousse à sentir depuis le point de vue des interdépendances. « L’égard se localise discrètement entre moral et instrumental, c’est une position de réciprocité qui n’est pas un égalitarisme ni une sanctuarisation de l’autre. Retour à l’observation de la meute des loups et des troupeaux de moutons : « Dans cette nuit-là, on pressent que le pire pour les brebis, c’est peut-être la nuit de panique, pourchassées, en course haletante, dans la douleur des morsures, le sentiment d’impuissance, l’incompréhension. Baptiste MORIZOT Baptiste Morizot est écrivain et maître de conférence en philosophie à l'université d'Aix-Marseille. Celle-ci me fait penser à l’abstraction du choix sous un voile d’ignorance pour définir une société juste selon John Rawls [6] : ce fut une belle construction intellectuelle mais a-t-elle pu et peut-elle servir à quelque chose de pratique dans une société injuste ? » (p. 264-265). » (p. 183). C’est l’idée que par héritage commun ou par convergence évolutive – parce que deux formes de vie ont pendant un certain segment de leur histoire évolutive partagé les mêmes conditions écologiques et les mêmes relations avec d’autre formes de vie – se sont sédimentés, chez des formes de vie qui peuvent être prodigieusement éloignées sur l’"arbre" du vivant, des dispositions, des comportements et des tonalités affectives qui se ressemblent : des manières partagées d’être vivant » (p. 107-109). On n’est plus seulement dans le registre de la philosophie stricte, dans l’abstraction, on est avec Morizot dans le registre de la philosophie politique, car il s’agit bien de bâtir une voie sortant de l’alternative abattage des loups/sacralisation écologique des loups. L’auteur a certainement conscience de cette difficulté car il écrit : « Disons qu’il est extrêmement difficile d’esquiver toutes les métaphores dans cette entreprise conceptuelle, qui resémantise l’idée d’alliance pour qualifier des fronts communs avec des entités qui pourtant ne passent pas contrat et ne parlent pas. Un livre pour l’été 2020 : Manières d’être vivant de Baptiste Morizot, OMC : les défis d’une institution en panne, Dette : derrière le débat sur l'annulation, le traumatisme de la crise de 2010, Luxembourg, la fabrique d'un paradis fiscal, Des idées neuves (1) ? Une série d'enquêtes philosophiques scrutant la manière de vivre des êtres vivants, humains compris, à la fois sur le terrain et dans les idées. […] Nous sommes intrinsèquement faitsde désir. » (p. 146). 4 févr. [2] On trouvera ici des renseignements sur ce projet. Celui dont son ami écrivain Alain Damasio dit dans la postface qu'il "met la vie à l'intérieur de la pensée". Il apparaît au fil des pages que Morizot poursuit, philosophiquement, deux objectifs : 1) s’écarter du dualisme qui va de Descartes à Kant, sur lequel la modernité a bâti l’opposition nature/culture, et contre lequel l’anthropologie contemporaine a réagi, à l’instar de Claude Lévi-Strauss et de Philippe Descola [7] ; 2) intégrer les « égards ajustés », comme il le dit, au sein d’une démarche qui reste rationnelle et raisonnable, donc scientifique, et qui, de ce fait, s’éloigne des systèmes de croyances, pour fonder en raisonces égards avec tout le vivant. Autrement dit, la connaissance des interdépendances et l’attention qui leur est portée est le fait des humains seuls. La réponse ne tarde pas : « Chaque vivant hérite de caractères dont la forme et le fonctionnement s’expliquent certes par la sélection naturelle, mais cette dernière a porté dans le passé sur une multitudede fonctions successives ; ensuite parce que des possibles riches bruissent ainsi dans cet héritage. Cela nous change de l’économie désincarnée. Il n’est pas contre eux non plus. Dès lors, s’ouvre une nouvelle compréhension de la théorie de l’évolution de Darwin : les non-humains « sont si familiers » parce que nous avons une « ascendance commune » et que « devant un autre vivant, il faut tenir ensemble que ce parent est un alien » (p. 67). On découvre donc un philosophe de métier qui passe une bonne partie de son temps à participer à l’expérience scientifique « CanOvis »[2] de suivi des loups dans les montagnes du Vercors et des alentours. Le diplomate ici portraituré ne représente pas les loups, les océans ou le nucléaire, il active le point de vue des interdépendances. […] Le diplomate n’est pas attaché à un arbre, c’est un attaché aux interdépendances. Commentaire de Jean Martin, médecin de santé publique et bio-éthicien. Ce sont d’autant moins des compromissions que « armer le point de vue des interdépendances ne revient pas à une empathie consensuelle et pacificatrice envers tout le monde indistinctement, mais à une autremanière de faire émerger les amis et les ennemis. FALK VAN GAVER "Leopold nous invitait au début du 20e siècle à penser comme une montagne. « Chacun porte en lui l’entière vivante condition » (p. 237). C’est-à-dire qu’ils ne s’opposent pas de manière statique, mais qu’ils se substituent l’un à l’autre : je suis une trajectoire de puissance qui monte vers la joie, ou une trajectoire triste, qui descend vers l’impuissance. On en peut plus dire avec innocence : "la pauvre brebis…" » (p. 231-232). Le philosophe Baptiste Morizot (Université d’Aix-Marseille) vient de publier Manières d’être vivant, Enquêtes sur la vie à travers nous [1]. Le lecteur est alors invité à rejoindre Spinoza dans sa conceptualisation du conatus, cette puissance d’agir qui pousse tout vivant à persévérer dans son être, et qui prend appui sur les passions, les affects, dont il existe deux types : la joie et la tristesse, qui ne sont pas des parties séparées de l’âme comme chez Descartes entre la raison et les passions, mais qui sont « des affects transitoires du soi qui investissent chaque fois toutl’individu : des processus. Enquêtes sur la vie à travers nous est, après Les Diplomates et Sur la piste animale, le dernier livre de Baptiste Morizot, maître de conférences à l'Université d'Aix-Marseille. Il y a bien encore deux instances mais ce n’est plus un dualisme, car ces deux instances sont deux trajectoires possibles, mais mutuellement exclusives, que peut prendre un moi désormais unifié, sous le nom de Conatus, ou Désir. » (p. 142). "L'Atlas de la Terre, comment l'homme a dominé le monde" , réalisé par Le Monde et La Vie, et dont France Inter est partenaire, nous emmène dans la très longue histoire de la … Recevez du lundi au vendredi à 12h une sélection toute fraîche à lire ou à écouter. Et si Morizot ne retient qu’une chose de l’animisme, ce sont les « égards » que les humains doivent aux non-humains, même à ceux que leur survie oblige à tuer ou à exploiter. Comme par exemple un produit Baptiste Morizot pas cher à acheter parmi les 9 références neuves ou d'occasion disponibles à la vente. Le livre de Baptiste Morizot est stimulant et donc dérangeant. Le diplomate « peut intercéder pour rappeler aux différents camps les moments où ils oublient leur inséparabilité avec les autres. Cela signifie que l’évolution doit être comprise comme une « accumulation sédimentaire d’ascendances animales, parfois végétales, bactériennes aussi, dans chaque corps vivant […] Dans le vivant les couches d’ancestralités sont toutes simultanément disponibles à la surface, et se composent ensemble malgré leur ancienneté différente : dans l’acte d’écrire ces lignes, le pouce opposable offert par les primates il y a trois millions d’années s’allie à l’œil-puits, que j’hérite d’un ancêtre du Cambien (cinq cent quarante millions d’années), et les deux s’allient à l’écriture, technique apparue il y a quelque six mille ans. Les loups, les brebis, les bergers et les écologistes campent sur leurs positions. Il est d’autres façons d’interroger notre rapport aux animaux que le spécisme. Ni spécisme, ni antispécisme, au sens de droits exclusifs, mais une responsabilité spécifique des humains, telle est la ligne de crête risquée empruntée par Morizot, et ô combien exigeante, mais ouverte sur l’horizon. En cliquant sur « je m’abonne », j’accepte que les données recueillies par Radio France soient destinées à l’envoi par courrier électronique de contenus et d'informations relatifs aux programmes. Cette affirmation porte un coup supplémentaire décisif à toute l’idéologie de l’économie de l’environnement néoclassique qui, subitement, décide de prendre en compte la nature, ainsi qu’au bavardage irrationnel de toute une littérature écologiste qui, croyant bien faire, tombe dans le panneau de la croyance en une valeur intrinsèque de la nature, que cette valeur soit économique ou éthique. Livraison chez vous ou en magasin et - 5% sur tous les livres. Avec Morizot, on est donc aux antipodes de la morale traditionnelle qui considère le désir comme animal et qui « réclame une domination d’une bête dépendante », alors qu’il faudrait construire une cohabitation avec les animaux bien vifs qui nous habitent et nous constituent. [1] Actes Sud, 2020, Postface d’Alain Damasio. Ce qui est appelé couramment l’environnement n’environne rien puisque les humains sont directement insérés dans un milieu vivant. Il peut bricoler des solutions, composer la situation pour que ces interdépendances émergent dans toute leur clarté aux yeux de tous, ou soient respectées, même si elles semblent s’opposer aux intérêts à court terme de chaque camp » (p. 242-243). Entre sentiment d’une rencontre à nulle autre pareille et régularité statistique, dialogue serré entre un philosophe et un sociologue. Dans cette tribune, Baptiste Morizot décortique le concept des Réserves de Vie Sauvage® de l'ASPAS comme solution concrète pour préserver le vivant. Manières d'être vivant, avec le philosophe-pisteur Baptiste Morizot, Henri Matisse, couleurs sonores (1/4) : le mystère Matisse. L’auteur nous entraîne dans une aventure à la fois physique et intellectuelle. Le philosophe Baptiste Morizot inverse les perspectives en proposant que ce soit son animalité qui fasse la valeur de l’homme, dans son dernier ouvrage «Sur la piste animale» Ces deux camps sont monolithiques, ils existent moins que les relations. PolitiqueInternationalSociétéÉconomieJusticeEnvironnementSport, RockMusiques urbainesMusiques du mondeChanson françaiseSoulÉlectroLes playlistsActualités musicalesConcerts, Bien-êtreSexualitéParentalitéÉducationAmourRecettes de cuisine, Connectez-vous pour retrouver vos favoris sur tous vos écrans et profiter d'une expérience personnalisée. Diplomatie : « Avoir la garde des interdépendances » (p. 242). Baptiste Morizot est écrivain et maître de conférences en philosophie à l'Université d'Aix-Marseille. Il s’agit d’une nouvelle manière de fonder une éthologie, c’est-à-dire l’étude des espèces animales mais qui incluent l’espèce humaine. Un livre à lire pendant l’été 2020, après les épisodes de la pandémie du Covid-19, de la Convention citoyenne sur le climat, et en prévision des mesures néolibérales de relance de la machine à réifier du capitalisme. À propos du livre de Benjamin Coriat, La pandémie, l’Anthropocène et le bien commun, Dans les pas de la tsarine, conte monétaire, Les pieds sur terre, Lire Abondance et liberté de Pierre Charbonnier, État des lieux rapide des controverses sur la monnaie magique. […] C’est l’intensification de la vitalité joyeuse et sage de ce désir, au détriment de la tristesse morbide, qui fait vertu, et devient le nom de la sagesse » (p. 186). [6] John Rawls, Théorie de la justice, Seuil, 1987. Il répond de façon précise : « La sensibilité aux autres dans leurs altérités est enrichie de l’intelligence sous sa forme la plus rigoureuse, la plus cartésienne, de l’activité de raisonnement, qui ne peut être jetée avec l’eau du bain de la modernité sans céder à un irrationalisme complaisant, mais qui doit être reconnectée à la sensibilité la plus vibratile, la plus généreuse, et expurgée de ce qui n’a jamais été l’essence des sciences ou du raisonnement mais un folklore violent (l’objectivation aveugle, la pure quantification, la désanimation). Déconstruire l’idée reçue que l’écologie est un loisir béni-oui-oui pour les amis des bêtes mais bel et bien une proposition cohérente d’être au monde, voilà l’une des pistes de réflexion ouverte par Baptiste Morizot dans cet ouvrage. Comme le disent Patel et Moore, "la Nature n’est pas une chose, mais une façon d’organiser – et de cheapiser [5] – la vie. Que signifie alors, pour les membres de l’équipe qui piste les loups, de hurler pour entendre, écouter et comprendre les hurlements des loups qui répondent à leur appel ? C’est un ouvrage original et fécond à plus d’un titre. On se surprend à insulter les loups à la caméra, à encourager les chiens. » (p. 141-142). Laure Adler. ), le dernier livre de Baptiste Morizot. Et, ce qui ne gâte rien, il est passionnant. Il a écrit Les Diplomates. Compte rendu du livre : Les Diplomates. Achetez les produits Baptiste Morizot et profitez de la livraison gratuite en magasin pour tous les livres. Or, il me semble que ces trois conditions ne peuvent nécessairement être pensées et respectées que par les humains, c’est-à-dire que s’il n’y a pas d’intention commune aux deux parties, il y en a une du côté humain. En distinguant l’usage et la fonction d’un comportement (par exemple, le hurlement du loup), Morizot « ouvre la voie à une philosophie du vivant qui assume les héritages biologiques sans les transformer en déterminisme : au contraire, ils constituent la condition de l’inventivité, de la nouveauté et de la liberté » (p. 58). C’est un phénomène classique de la domestication, qui permet aux domesticateurs d’utiliser cette possibilité développementale inventée par l’évolution, qu’on appelle la néoténisation (elle consiste à retarder la maturation des individus), pour ne conserver dans le cheptel que les spécimens les plus impressionnables, manœuvrables, malléables, manipulables. Achetez neuf ou d'occasion. Il faut bien gravir les montagnes pour cela. L’auteur évacue définitivement la question de savoir si l’humain est un animal comme les autres, mais il demande : « de quelle autre manière ? ePagine | Choisir un livre, choisir son libraire eBooks - eBooks en français - eBooks en anglais Liseuses Espace Pro Leur monopole dans la formulation des problèmes fragilise les tissages réels, qui sont toujours des interdépendances localisées de vivants humains et non humains. Face à la disparition vertigineuse du vivant, le philosophe-pisteur, Baptiste Morizot, maître de conférences à l'Université d'Aix-Marseille nous invite à repenser, à réinventer nos relations avec tous les êtres vivants dans "Manières d'être vivant. Livres numériques Nos services Tous les livres Livres eBooks Jeux - Jouets Papeterie Recherche avancée Cette question sert à vérifier si vous êtes un visiteur humain ou non afin d'éviter les soumissions de pourriel (spam) automatisées. 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La réponse est négative et c’est l’un des points les plus originaux de la thèse de Morizot : « Car représenter chaque non-humain sur le modèle de l’acteur libéral, porteur d’un intérêt prédéfini à défendre, produit cet effet très net en situation : cela ajoute du clivage, rejoue et pérennise le caractère exclusif et contradictoire des intérêts (les leurs comme les nôtres). On peut comprendre la cheapisation comme une entreprise de braderie. Agrégé et docteur en philosophie, ses recherc... more Baptiste Morizot est MCF à Aix-Marseille Université (CEPERC/ UMR 7304). C’est enfin, et c’est là qu’émerge la communauté d’importance, un pastoralisme plus compatible avec la présence des loups (car la présence du berger et les petits troupeaux sont efficaces pour réduire massivement la prédation sur les troupeaux) » (p. 247). Ayant travaillé à démystifier la notion de valeur intrinsèque de la nature [4], je suis très sensible à cet argument de Morizot : « Ce n’est pas parce qu’on démontre rationnellement ou déduit logiquement que les vivants ont de la valeur que l’on s’en soucie, c’est parce qu’on s’en soucie qu’on leur confère de la valeur » (p. 270).