728/1328), who condemned its followers as heretical “unificationists” (al-ittihadiyya) bent on undermining divine transcendence and blurring the all-important borderline between God and his creatures. Le soufisme implique, selon lui, « la gnose (maʿārif), les états spirituels (aḥwāl), les bonnes mœurs (aḫlāq), les règles de bienséance (ādāb), etc. Avec Dārānī le mouvement « mystique » instauré à Bassora s’étend à Damas. Pour le commentaire des Futūḥ al-ġayb de Ǧīlānī, voir Ibn Taymiyya, Maǧmūʿ al-fatāwā, vol. 46Quant à sa méthode d’exégèse, il s’agit probablement d’un procédé de « mise en conformité » des grands thèmes du soufisme avec les trois sources fondamentales de « son sunnisme100 ». Orientations spirituelles et enjeux culturels. Voilà pour ce qui est de la quintessence du soufisme selon Ibn Taymiyya. En revanche le véridique de la première période [de l’islam] fut plus parfait qu’eux. وتُظهِر رسالته في «الصوفية والفقراء»، موضوع هذه الدراسة، أن ابن تيمية لا يقبل التصوف قبولاً فقط، بل يدافع عنه أيضاً دفاعاً ضدّ الذين قد يذمونه بحدّ ذاته. Il est enterré dans un cimetière soufi de Damas[14]. Cependant, ils ne font pas nécessairement partie des « soufis des réalités métaphysiques ». XX, p. 183-184 ; Ṯaʿlabī, al-Kašf wa-l-bayān, vol. 17Bien que ces allusions restent périphériques, l’épître illustre parfaitement l’étroite corrélation entre l’œuvre et l’environnement immédiat du savant hanbalite. « Ibn Taymiyya distingue toutefois les philosophes selon lesquels les prophètes ont révélé des choses contraires à la vérité afin de préserver la paix sociale de ceux qui considèrent les prophètes comme des ignorants « qui ne savaient pas [qu’ils enseignaient des contre-vérités] parce que leur perfection relève de la faculté pratique (al-quwwa al-‘amaliyya) et non de la faculté théorétique (al-nazariyya) »[36],[37]. Laoust, Henri, 1960 : « Le hanbalisme sous les Mamlouks bahrides », Revue des Études Islamiques, 28, p. 1-71. 1 Je tiens à remercier Madame Denise Aigle, Messieurs Éric Geoffroy et Pierre Lory pour leurs précieux conseils. ولكن شيخ الإسلام الذي يُعَدُّ كأشد عدو للتصوف قد ينتسب إلى الطريقة الصوفية القادرية. 168 Il s’agit d’une nouvelle référence implicite à l’infaillibilité réservée aux seuls prophètes. Ibn Taymiyya a des disciples importants. En effet, le problème de l’adhésion d’Ibn Taymiyya au soufisme reste somme toute secondaire pour l’islamologue. Autres références bibliographiques dans Homerin 1985, p. 223, n° 21. 92-93, 95. Et peut-être même les préféraient-ils aux Compagnons, à l’instar des [exagérateurs] qui louaient les dévots [de Bassora] et qui, sans doute, les préféraient aux Compagnons. À son propos voir Corbin 1986, p. 285-305. 51 Notons qu’ici, Ibn Taymiyya analyse le miʿrāǧ du Prophète dans la perspective d’une expérience mystique. 35D’une manière générale, les exégètes antérieurs à Ibn Taymiyya considèrent le degré des muqarrabūn (Coran 56 : 11) comme le plus élevé auprès de Dieu, le jour de la résurrection, sans pour autant préciser la manière d’atteindre cette proximité71. Ainsi, parmi les idolâtres des formes (ʿubād al-ṣuwar)131, il y a celui que l’amour passionnel (ʿišq) a conduit à la maladie, à la mort ou bien à la folie. 10Ces remarques et interrogations suggèrent une redécouverte de l’œuvre d’Ibn Taymiyya et de son milieu selon une approche micro-historique15, accompagnée d’une démarche attentive aux multiples dimensions et expressions de la mystique musulmane. A short audio lecture by Abdal Hakim Murad. Pour la traduction de « al-aṣwāt al-muṭriba », voir ibid., p. 108. XXVII, p. 384-385. L’épître al-Ṣūfiyya wa-l-fuqarāʾ, qui fait l’objet du présent travail, révèle non seulement son approbation explicite du soufisme, mais encore une défense énergique de cette discipline contre ceux qui la condamneraient en tant que telle. C'est pourquoi il déclare la mécréance des écrits d'Ibn Arabi[41][réf. Voir nos remarques, supra, p. 113. [11] Et, ceci est condamnable car la cause en est illicite. Ainsi, il met en doute la conversion à l'islam de ces derniers et de leur chef Mahmud Ghazan Khan[10], les accusant de maintenir leur droit coutumier[11], et de pactiser avec les royaumes chrétiens[10]. Ils attestent de Son unicité (waḥḥada-hu) dans leurs cœurs (ḍamā’ir). (Coran 39 : 23). 161 Le soufi Ǧaʿfar al-Ḫaladī (m. 959) dit avoir questionné, en rêve, le Prophète sur ce qu’est le taṣawwuf ; celui-ci lui aurait répondu : « tark al-daʿāwī wa kitmān al-maʿānī ». Voir Kalābāḏī, Traité de soufisme, p. 126-128. Aucun musulman n'ignore l'importance que revêt la foi, sa grandeur et surtout ses nombreux avantages dont bénéficie le croyant tant dans ce bas-monde que dans … De ce qui précède, nous savons que les croyants doivent craindre Dieu selon leur capacité (wusʿ) et leur degré d’application (iǧtihād), ainsi que Dieu l’a dit : {Craignez Dieu autant que vous le pouvez. Selon Ibn Taymiyya, il ne faut rien rejeter en bloc, et « la seule chose qu’il soit correct de faire, c’est [cependant] de juger véridique le vrai et de traiter le mensonge de vain5 ». Cette dénomination leur a été attribuée à cause de leur apparence (ẓāhir al-ḥāl). De ce fait, l’infaillibilité ne peut s’étendre aux Compagnons – les meilleurs de la création après le Prophète – et encore moins aux imâms chiites et aux « Saints ». » et elle survient[17]. Prière et salut sur celui après qui il n’y a point de prophète. Taqî ad-Dîn Ahmad ibn Taymiyya [1] (né en 1263 à Harran en Turquie actuelle, mort en 1328 à Damas en Syrie), est un théologien et un juriconsulte [2], [3] musulman traditionaliste du XIII e siècle, influent au sein du madhhab hanbalite. Cependant il ne s'agit pas d'une condamnation de tous les soufis, bien au contraire, parlant lui-même élogieusement des « gens de science » parmi les soufis qu'il oppose aux négateurs parmi ces derniers. 22De là procèdent ses nombreuses références aux trois premières générations ( al-qurūn al-ṯalāṯa)37, qui représentent, à ses yeux, « l’âge d’or » de l’islam (al-qurūn al-ṯalāṯa al-mufaḍḍala). But unlike Ibn Taymiyya or his most celebrated student, Ibn Qayyim al-Jawziyya (d. 751/1350), al-Baʿlabakkī did not leave behind much of a legacy. 37 Pour la définition d’al-qurūn al-ṯalāṯa, voir Ibn Taymiyya, Maǧmūʿ al-fatāwā, vol. infra, p. 135. Kalābādī (al-), Muḥammad ibn Isḥāq Abū Bakr, Traité de soufisme : Les Maîtres et les Étapes, trad. », cité par Michot 2001b, p. 171. Histoire urbaine, société et culture matérielle, Portail de ressources électroniques en sciences humaines et sociales, L’épître des soufis et le contexte historique, Types spirituels et degrés de réalisation, Catalogue des 554 revues. Le théologien Ibn Al-Qayyim est son élève le plus proche. Et parmi les réprobateurs, il y avait ceux qui désavouèrent ceci123 [totalement] car ils y voyaient une innovation contraire à l’exemple (hady) des Compagnons, ainsi qu’il est mentionné à propos de Asmā’ et de son fils ʿAbd Allāh. 661/1263–d. , Th. 156 Cette précision vise implicitement les doctrines qui affirmeraient l’infaillibilité du walī, et par extension sa suprématie sur le nabī. 2 Pour la « wahhabisation » progressive de l’islam sunnite et l’hostilité de Muḥammad b. Garcin, Jean-Claude, 2006 : « Les soufis dans la ville mamelouke d’Égypte. Sur son réformisme en général, voir Laoust 1962. 163 D. Masson a traduit les termes ṣiddīqīn et ṣāliḥīn, par les « justes » et les « saints ». ʿAbd al-Raḥmān b. Muḥammad b. Qāsim, Beyrouth, Mu’assasat al-risāla, 1978, 37 vol. 137 À propos du samāʿ fortuit voir Michot 1991, p. 96-97, n° 7. Ibn al-Naǧǧār, Ḏayl tārīẖ Baḡdād, Beyrouth, Dār al-kutub al-ʿilmiyyah, 1985, 3 vol. Il est né en 1263, d'un père arabe et d'une mère kurde[5], dans la ville de Harran (Mésopotamie, aujourd'hui au sud-est de la Turquie)[6] où il passe les premières années de sa vie, puis, à la suite de l'invasion des Mongols, il émigre avec son père, à l'âge de six ans, à Damas. 33 Ibn Taymiyya, Maǧmūʿ al-fatāwā, vol. Enfin, je salue le travail de relecture de Robin Beaumont, Jean-Charles Coulon, Jean-Yves L’Hopital et de mon épouse Georgette Musong Assef. Voir Peskes 1999, p. 153 et 159. Makdisi, George, 1973 : « Ibn Taimīya : a ṣūfī of the Qādiriya order », American Journal of Arabic Studies 1, p. 118-129. Ibn al-Ǧawzī, ʿAbd al-Raḥmān ibn ʿAlī Abū al-Faraǧ, Zād al-masīr fĩ ʿilm al-tafsīr, Beyrouth, al-Maktaba al-islāmiyya, 1984, 9 vol. Son grand-père Majd 'ud-dīn 'Abu-l-barakat Ibn Taymiyya était un juriste reconnu du madhhab hanbalite. Et ainsi, on rapporte d’autres histoires à propos de ceux qui moururent à l’audition du Coran. Et ainsi de suite. wuqūf ou awqāf), tels, les ḫānqāh171. souhaitée]. 27 Ibn Taymiyya, Maǧmūʿ al-fatāwā, vol. Par conséquent, si la cause [d’un tel phénomène] n’est pas proscrite (maḥẓūr), « l’extatique » (sakrān) n’est pas condamnable (maḏmūm), mais excusé (maʿḏūr), car ce dernier est sans discernement. Selon lui, pour définir ce qu'est la justice, le croyant doit à la fois faire appel aux données scripturaires (Coran) et au raisonnement. Les pauvres et la pauvreté sont de plusieurs sortes, y compris [la pauvreté] qui est éligible à la perception de l’aumône légale (zakāt). Jurisconsulte et théologien hanbalite, maître à penser du wahhabisme, il est souvent présenté comme un polémiste farouchement opposé à la mystique musulmane, plus communément appelée soufisme (taṣawwuf en arabe). 3, p. 247-248. Son aspect éthique ne diffère pas de celui des mystiques et des traditionalistes primitifs : « ordonner le bien et interdire le blâmable ». À l’exemple de l’histoire de celui qui mourut ou qui perdit connaissance lors de l’audition du Coran ; comme l’histoire de Zurāra b. Awfā, le juge de Bassora118, qui tomba raide mort alors qu’il récitait, lors de la prière du matin, le verset : {Lorsque l’on sonnera de la trompette}119 (Coran 74 : 8). , Thomas, 1981 : « Ibn Taymiyya’s sharḥ on the Futūh al-ghayb of ʿAbd al-Qādir al-Jīlānī », Early Islam between myth and history : Al-Ḥasan al-Baṣrī, d. 110H/728CE, and the formation of his legacy in classical Islamic scholarship. Makdisi, George, 1974 : « The Hanbali School and Sufism ». READ PAPER. Voir Pouzet 1991, p. 228 ; Garcin 2006, p. 22. à propos des ṣūfiyyat al-arzāq, E. Geoffroy (2010, p. 71) écrit : « Les résidents des ḫānqāh étaient, paraît-il, si prospères que le voyageur Ibn Ǧubayr, visitant Damas au xiie siècle, voyait en eux ‘‘les rois de ce pays’’. Il fait l’éloge de nombreux maîtres soufis, qu’il qualifie de maîtres soufis « orthodoxes » (mašāyiḫ ahl al-istiqāma), parmi eux : Fuḍayl b. nécessaire]. […] ». Il s'est aussi opposé à certaines confréries soufies, notamment celles qu'il considérait comme hérétiques, et désapprouvait le culte des saints et les constructions sur les tombes[39]. En vérité, le meilleur d’entre eux est le plus pieux. Ce groupe ne dénie pas au Musulman pervers toute foi et ne le condamne pas au séjour éternel dans le Feu comme le soutiennent les Mutazilites. 67 Pour les occurrences de muqtaṣid, voir Coran 31 : 32 ; 35 : 32. 68 Pour aṣḥāb al-yamīn et aṣḥāb al-maymana, voir Coran 56 : 8, 27, 90-91; 74 : 39 ; 90 : 18. D’une manière générale, l’œuvre d’Ibn Taymiyya ne peut être comprise sans une connaissance du contexte politique, social et religieux dans lequel il évoluait. Dans son Épître des soufis et des pauvres en Dieu[31], Ibn Taymiyya s’efforce de montrer que le terme « soufisme », loin d’être une appellation sans réalité, désigne une science islamique à part entière, au même titre que le fiqh. 63 Ibn Taymiyya, Maǧmūʿ al-fatāwā, vol. X, p. 5-15. Pour lui seul compte la conformité des actes à la référence prophétique, d'où son refus catégorique de tout discours portant sur des réalités métaphysiques mais ne s'appuyant pas exclusivement sur les informations prophétiques[réf. 47Un autre élément en faveur d’une telle hypothèse réside dans sa généralisation des thèmes du soufisme à l’ensemble des croyants. Les ṣūfiyyat al-ḥaqā’iq sont ceux que nous avons décrits précédemment170. 134 Ḫamr désigne aussi bien le vin que les boissons enivrantes en général. Et ce sont ceux-là qui ne cessent de se rapprocher de lui, jusqu’à ce qu’Il les aime. Michot, Yahya, 2004 : Un dieu hésitant ?, Beyrouth, Albouraq. Autres références bibliographiques dans Homerin 1985, p. 221, n° 13. An icon used to represent a menu that can be toggled by interacting with this icon. [Ce groupe] est sans doute allé trop loin dans sa condamnation. Par ailleurs, il fait preuve de la même mansuétude envers les « locutions théopathiques » (šataḥāt) de Bisṭāmī (m. 877)43, de Nūrī (m. 907) ou de Šiblī (m. 945) : « Ainsi, il se produisit chez [certains] maîtres soufis, une extinction mystique (fanā’) et une ivresse spirituelle (sukr) entraînant l’altération de leur discernement au point que certains ont tenu, en cet état, des propos qu’ils considérèrent comme erronés, une fois revenus à eux-mêmes. Dans le supplément à son exégèse (Ziyādāt ḥaqā’iq al-tafsīr83), Sulamī étoffe le commentaire du verset en question : « […] donc celui qui recherche la proximité (taqarraba) de Dieu dans ce monde, doit le rechercher avec un cœur pur (bi-qalb ṭāhir) et agir avec droiture (bi-ʿamali ḫāliṣ). Sur la condamnation des enivrants par Ibn Taymiyya, voir Michot 2001a, p. 79. Ce qui a eu pour conséquence la division des gens en deux groupes : un groupe condamnant et dénigrant [les extatiques]. Ce qui a été mentionné à propos de la peur de ʿUtbat al-Ġulām, de ʿAṭā’ al-Sulaymī149 et des autres, est assurément une affaire remarquable. En outre, « les états spirituels (aḥwāl) atteints par les Compagnons sont ceux mentionnés dans le Coran33 ». Pour rappel, cette position lui valut, en 1318, l’interdiction du sultan d’émettre des fatwā-s sur le sujet et, en septembre 1320, il fut condamné à l’emprisonnement pour avoir enfreint l’interdiction sultanienne. Olesen, Niels Henrik, 1991 : Culte des saints et pèlerinages chez Ibn Taymiyya, Paris, Geuthner. Nous ne citons pas les versets où muqarrabūn désigne les anges rapprochés de Dieu. 32 Cité par Kalābāḏī, Traité de soufisme, p. 91 : « Sache que les sciences des soufis sont les sciences des états spirituels. XI, p. 8. XIII, p. 362. Puis ce sera [au tour] des riches de rendre compte. Mon serviteur ne s’approche de Moi que par ce que J’aime le plus, par les devoirs religieux que Je lui ai enjoints, puis Mon serviteur ne cesse de se rapprocher de Moi par des œuvres surérogatoires (nawāfil) jusqu’à ce que Je l’aime. 112 Cette origine n’est pas citée par les auteurs soufis classiques, mais figure chez Ibn al-Ǧawzī, voir Homerin 1985, p. 222, n° 19. Dans son traité La Réfutation des partisans de la logique (Kitab al-radd'ala al-mantiqiyyin), il s'en prend principalement aux pensées d'al-Fârâbî, d'Ibn Sab'în, d'Avicenne[6] et de son école[2] ; il considère leurs doctrines comme hérétiques et critique leur tendance à considérer la logique aristotélicienne comme un instrument exclusif et infaillible pour établir la vérité. En effet, les gens de la Sunna et du regroupement ont pour croyance que rien n'est comparable à Allah et qu'Il est Celui qui entend tout et qui voit tout. S’ils ont le même degré de piété, alors ils auront le même rang [au paradis], ainsi que nous l’avons illustré par ailleurs. Karamustafa, Ahmet, 2007 : Sufism. Voilà pour ce qui est de la quintessence du soufisme selon Ibn Taymiyya. Les préjugés sur Ibn Taymiyya et son école hanbalite, d’une part, et les difficultés spécifiques à l’approche de la mystique musulmane, d’autre part, ont été des obstacles majeurs à une étude approfondie sur les relations du savant hanbalite au taṣawwuf. ʿIyāḍ (m. 803), Ibrāhīm b. Adham al-ʿIğlī (m. 777-78), Abū Sulaymān al-Dārānī (m. 830), Maʿrūf al-Karḫī (m. 815), Sarī al-Saqaṭī (m. 867), Ğunayd (m. 910), Ḥammād al-Dabbās (m. 1131) et ʿAbd al-Qādir al-Ğīlānī (m. 1166)[29]. Makdisi, George, 1983 : L’islam hanbalisant, Paris, Geuthner. Voir Chodkiewicz 1984c, p. 44-45. 42 Ibn Taymiyya, Maǧmūʿ al-fatāwā, vol. La profession de foi d'Ibn-Taymiyya: texte, traduction et commentaire de la Wāsiṭiyya by: Ibn-Taimīya, Aḥmad Ibn-ʿAbd-al-Ḥalīm 1263-1328 Published: (1986) ; L'imagination créatrice dans le soufisme d'Ibn 'Arabi by: Corbin, Henry 1903-1978, et al. Il y a différents degrés et types de véridiques, c’est pourquoi il existe pour chacun d’entre eux des états spirituels et des pratiques dévotionnelles spécifiques que [le cheminant, tour à tour] réalise (ḥaqqaqa), parachève à la perfection (aḥkama), [puis] dépasse (ġalaba ʿalā). XI, p. 19. La cause148 en est une peur intense [de Dieu] (šiddat al-ḫawf). Ibn Taymiyya (d. 1328/728) - Ibn Qayyim al-Jawziyyah (d. 1350/750) and the Fanāʾ an-nār Author : Demichelis, Marco Added Author : Ibn Taymīyah, Taqī al-Dīn Aḥmad Henri Laoust (1939, p. 89-93) fut parmi les premiers à souligner les affinités du šayḫ al-islām avec le soufisme, nuançant de ce fait la réputation anti-soufie dans laquelle était cloisonné le savant hanbalite. Les questions, formulées au début de l’épître, semblent confirmer cette hypothèse. XI, p. 10-11. XI, p. 434-435. La suite du texte ainsi que d’autres passages du Maǧmūʿ al-Fatāwā nous confortent dans notre choix. , Beyrouth, Dār al-kutub al-ʿilmiyya, 2001, 6 vol. ʿIyāḍ126, dont l’histoire est célèbre. Ceux-ci trouvèrent le temps long ; leurs cœurs s’endurcirent. Ce fut également le cas de ʿAlī b. Fuḍayl b. XI, p. 10-11. Michot 2000, p. 1). En effet, ce [vacillement] le mènera soit à la mort, soit à la maladie ou bien à la folie. 77 L’idée de ces « deux degrés de la vie spirituelle » – d’une part, l’observance des obligations religieuses par le serviteur (ʿibāda), et d’autre part, l’action de la grâce divine (minna) envers son walī – est également exprimée par Tirmiḏī (m. 898) dans son Kitāb ḫatm al-awliyā’. 25Toutefois, Ibn Taymiyya signale que le Prophète et les Compagnons ne perdirent point le discernement lors des inspirations subites (wārid) et que leur état est en tout point préférable. Les critiques du savant hanbalite envers certaines doctrines et pratiques du soufisme sont à comprendre dans le contexte historique de la Syrie mamelouke. 136 « Le ṭarab est pour Ibn Taymiyya, dans le Livre du Samâ‘ ?et de la Danse, une situation de jouissance provoquée par instrument, voix, boisson, plaisir et qui peut mener, quand elle est particulièrement forte à une absence du sujet », cité par Michot 1991, p. 42. By Qais Assef. Mon serviteur ne s’approche de Moi que par ce que J’aime le plus, par les devoirs religieux que Je lui ai prescrits, puis mon serviteur ne cesse de se rapprocher de Moi par des œuvres surérogatoires (nawāfil) jusqu’à ce que Je l’aime. Ainsi en est-il. Quant au [seuil de] richesse impliquant le payement de la zakāt, selon la majorité des oulémas, cela se distingue du [cas évoqué par le Prophète]. IX, p. 202-203 ; Māwardī, al-Nukat wa-l-ʿuyūn, vol. Gardet, Louis, et G.-C. Anawati, 1976 : Mystique musulmane, Paris, Vrin. 9 Makdisi 1963, p. 376, n.1 et p. 383, n° 1. Il y a, d’une part, la tentative de rapprochement (taqarraba) du serviteur par ses actes et, d’autre part, l’action de grâce du Seigneur, qui fait entrer Son serviteur parmi Ses rapprochés (muqarrabūn)75. ), Le développement du soufisme en Égypte à l’époque mamelouke, Le Caire, IFAO, p. 11-39. Il s'est donc opposé aux asharites, dominants à son époque[18], ce qui lui a valu plusieurs procès. ». Beyrouth, Dār iḥyā’ al-kutub al-ʿarabiyya, 1991, 5 vol. , Beyrouth, al-Maktaba al-islāmiyya, 1984, 9 vol. , Abū ʿAbd Allāh Muḥammad b. Ismāʿīl, al- Saḥīḥ, , Michel, 1984b: « Le procès posthume d’Ibn ʿArabī », F. De, Islamic Mysticism Contested: Thirteen Centuries of Controversies and Polemics, Divine word and prophetic word in early Islam : a reconsideration of the sources, with special reference to the Divine Saying or Hadîth Qudsî. Ou bien dans d’autres cas similaires. La richesse du tissu ascétique et mystique, dans la région de Damas, est signalée par Pouzet 1991, p. 207-243. C’est l’opinion de Mālik [b. Anas], de Šāfiʿī et d’Aḥmad [b. Ḥanbal]. 88 Pour les sources de Sulamī, voir Böwering 1996 ; Thibon 2009, p. 405, n° 681. ʿImād al-Dīn al-Wāsiṭī (m. 1311), le disciple qu’Ibn Taymiyya avait initié à la lecture du hadith, affirme en effet que la voie pour atteindre cette proximité divine n’est autre que l’imitation (mutābaʿa) du Prophète98, dans ses œuvres extérieures comme dans ses états spirituels99. Graham, William A., 1977 : Divine word and prophetic word in early Islam : a reconsideration of the sources, with special reference to the Divine Saying or Hadîth Qudsî, The Hague, Walter de Gruyter & Co. Gril, Denis, 1996a : « Doctrine et croyances », dans A. Popovic et G. Veinstein (dir. 176 Ibn Taymiyya a consacré plusieurs fatwa à ce sujet, voir Ibn Taymiyya, Maǧmūʿ al-fatāwā, vol. Ritter, Helmut, 1970 : « Ḥasan al-Baṣrī », Encyclopédie de l’Islam, 2e éd., Leiden, Brill, vol. Le spécialiste de sciences politiques et de l'islam Gilles Kepel explique que la Ligue islamique mondiale est créée en 1962 à La Mecque, soutenue par le régime saoudien. Ibn Taymiyya n’admet pas l’authenticité des propos attribués à l’imam chiite, et pense qu’il s’agit des dires de Sulamī lui-même. Scribd is the world's largest social reading and publishing site. Chabbi, Jacqueline, 1977 : « Remarques sur le développement historique des mouvements ascétiques et mystiques au Khurasan : iiie/ixe siècle - ive/xe siècle », Studia Islamica 46, p. 5-72. On raconte que [l’imam] Šāfiʿī fut [également] touché par un tel [état]125. Cependant, Homerin (1985, p. 235, n° 51) signale que dans l’édition Rašīd Riḍā, à la place d’Abū Ǧaʿfar, figure (à juste titre) le nom du soufi bagdadien Šihāb al-Dīn Abū Ḥafṣ ʿUmar al-Suhrawardī (m. 1234), l’auteur des ʿAwārif al-maʿārif. Tout comme il y avait à Coufa, ceux qui suivaient la voie de la jurisprudence (fiqh) et de la science [religieuse] (ʿilm), en s’y appliquant (iǧtihād) [également] à leur manière. XI, p. 14. Entre 1300 et 1304, lors des derniers raids en Syrie effectués par les Mongols ilkhanides[8], Ibn Taymiyya tente d'inciter au djihad contre ces derniers[9]. 101 Voir Ibn Taymiyya, Maǧmūʿ al-fatāwā, vol. Considéré comme le « patriarche de la mystique musulmane », il figurera plus tard quasi systématiquement dans les chaînes initiatiques soufies. 174 Cette autre « digression » est très probablement une référence à un débat de l’époque, que nous n’avons cependant pas pu identifier. 19Conscient des « réalités métaphysiques » (ḥaqā’iq) sous-jacentes au terme « taṣawwuf », Ibn Taymiyya relativise ses manifestations extérieures et aborde l’essence même du cheminement soufi : les états spirituels, que Kalābāḏī nomme par ailleurs « les sciences des soufis32 ». Bruce Masters écrit que « After his death in prison in 1327, the Muslim scholarly community largely ignored Ibn Taymiyya's radical ideas »[50]. ), Le développement du soufisme en Égypte à l’époque mamelouke, Le Caire, IFAO, p. 51‑73. 52 Ibn Taymiyya, Maǧmūʿ al-fatāwā, vol. Ce sont ceux qui se rapprochent de Dieu par les actes obligatoires (farā’iḍ). […]} (Coran 2 : 286). Il devient ainsi évident qu’Ibn Taymiyya n’a jamais été un adversaire du soufisme. Les définitions du soufisme, ses mœurs (aḫlāq) ainsi que la manière (sīra) [de cheminer sur la voie], ont été abordées par les [auteurs soufis]. 21Pour les ahl al-sunna wa-l-ǧamāʿa, de qui le savant hanbalite se réclame, le Coran, la Sunna et le consensus de la communauté musulmane (iǧmaʿ), forment les trois fondements de la religion34. Nouveaux itinéraires épigraphiques d’Orient et d’Occident - Années 2018-2019, Pouvoir et culture dans le monde arabe et musulman médiéval - Études dédiées à la mémoire de Thierry Bianquis - Année 2017, Mélanges en mémoire de Djamel Eddine Kouloughli - Année 2016, Histoire et anthropologie des odeurs en terre d’Islam à l’époque médiévale - Année 2015, Le pluralisme judiciaire dans l’Islam prémoderne - Année 2014, Damas médiévale et ottomane. Quand Je l’aime, Je suis son ouïe par laquelle il entend, sa vue par laquelle il voit, sa main par laquelle il saisit et son pied avec lequel il marche. ḥāl). Ainsi que Dieu l’a dit : « {Vos cœurs, ensuite, se sont endurcis. 26 Kalābāḏī, Traité de soufisme, p. 25-31. Henri Laoust fut parmi les premiers à souligner les affinités du savant hanbalite avec le soufisme[22], nuançant de ce fait la réputation anti-soufie dans laquelle était cloisonné Ibn Taymiyya. The epistle al-Ṣufiyya wa-l-fuqarā, which is the subject of this work, reveals not only his explicit approval of Sufism, but also a vigorous defence of this discipline against those who would condemn it as such. For more please visit: www.nursari.com l-"ijja 10 / 15 mars 632, et comment interpréter l’événement. Trad. 14Le passage concernant les moyens illicites d’aboutir à l’ivresse spirituelle vise très probablement ses contemporains19. Pour un aperçu des doctrines soufies incriminées par Ibn Taymiyya, voir Henri Laoust, « Le réformisme d’Ibn Taymiya ».